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Imago Dalmatiae. Itinerari di viaggio dal Medioevo al Novecento

Zara

“A travers un chenal formé par des nombreuses îles, à l’abri de tout vent nous abordons la ville de Zara, la capitale de la Dalmatie, au bout d’une baie très large. La ville s’élève sur une presqu’île coupée autrefois par un canal qui devait compléter les  fortifications énormes, construites par les Venétiens. Ce n’est que tout récemment que cette ceinture de pierre a été remplacée par des jardins ombragés. Les églises de Zara, décorées par les plus grands peintres, Titien, Tintoret, Paul Veronèse enferment les plus précieux objets d’art religieux, reliquaires, chasubles, sculptures sur bois, etc. L’église Saint-Donat, qui sert actuellement de musée d’antiquités romaines date du 9 siècle; dans un coin de la «place aux Herbes» où les paysans offrent leurs fruits et leurs légumes, se trouve une colonne romaine du style Corinthien qui porta le lion de Saint-Marc et qui servait de pilori sous le domination de Venise, la Piazza dei Signori, avec sa tour de l’Horloge et la Loggia publica, œuvre de San Micheli, le grand architecte, les cinque Pozzi (les cinq citernes), l’église San Simeone avec le sarcophage en argent contenant les reliques de Saint-Simeon. La belle Porta terra ferma, les larges promenades autour de la ville, la vie active et intense de la population qui garde précieusement ses costumes nationaux. […]. Rares sont encore les tourites français qui ont pu admirer dans leur ensemble les nombreux costumes nationaux de la Dalmatie que l’on trouve dans ces parages et qui offrent un très haut intérêt non seulement au point de vue pittoresque mais surtout au point de vue artistique. Il faut dire aussi que le beau type morlaque se prête admirablement pour faire valoir le charme tout particulier de ces costumes.

Quelle délicieuse promenade que celle par le bras de mer de Novigrad à Obrovazzo, que l’on peut atteindre également par une route très bien entretenue et sillonnée déjà de nombreuses automobiles. Ayant à notre disposition les deux moyens de communications nous prîmes tous les deux et je ne sais pas encore ce qui m’a plus charmé, le calme des fjords à l’aller ou la beauté majestueuse de la route au retour” (pp. 6-7).