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Imago Dalmatiae. Itinerari di viaggio dal Medioevo al Novecento

Monte Dinara

“Le lendemain matin, notre aimable hôte nous condusuit à une grotte de stalactites située près de Verlicca. Le chemin, en partie carrossable, suit d’abord le flanc de la montagne et ensuite redescend dans le vallon. Le premier objet qui fixa notre attention fut une église en ruines, que l’on attribue aux Templiers. Un peu plus loin, les sources de la Cettina s’échappent en bouillonnant de plusieurs ouvertures. Au pied de la montagne, ces ruisseaux, considérables dès leur naissance, se réunissent dans une nappe d’eau assez large, mais peu profonde. La Cettina, ainsi que tous les fleuves dalmate, est alimentée par des torrents souterrains.

Presque au-dessus des sources se trouve la grotte, principal but de notre promenade. Son entrée étroite et basse rehausse encore l’effet surprenant que présente l’intérieur: de vastes appartements, des corridors interminables se déroulent à perte de vue à droite et à gauche. Qu’on se figure le coup d’œil que présente ce palais souterrain, illuminé à moitié par les torches improvisées de vingt ou trente Morlaques; ces hommes, à costume semi oriental, groupés autour des masses de colonnes fines et droites qui semblent appartenir à quelque monument d’architecture inconnue et fantasque, et qu’éclairent les reflets rougeâtres et blafards de la résine, tandis qu’un nuage de fumée, chargé d’âcres parfums, s’élève contre la voûte étincelante, et noircit ces capricieuses draperies de pierre moulées par la main de la nature; plus au loin, des arcades, de proportions bizarres, soutenues par des piliers gigantesque, se dessinent imparfaitement.

On prétend que la grotte de Verlicca égale en étendue et en beauté celle d’Adelsberg, près de Trieste. Dans cette dernière, l’art est venu au secours de la nature; elle n’est ouverte au public qu’une fois par an, pour la foire de Pâques. Dans ces occasions, un magnifique éclairage à jour fait ressortir la transparence des stalactites, dont l’éclat n’est pas terni par le fumée (pp. 28-29)”.