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Imago Dalmatiae. Itinerari di viaggio dal Medioevo al Novecento

COUP D’ŒIL SUR LA DALMATIE

“Cette étendue de pays, quune chaîne de montagnes sépare des provinces ottomanes, commence dune part aux bords de la Zermagna, rivière qui coule aux environs de Knin, et se termine, de lautre, aux Bouches de la Narenta. Cette portion seule du continent, indépendamment de lAlbanie, et de lancienne république de Raguse, a environ 250 milles italiennes de longueur, et progressivement 15 à 50 de largeur. On fait monter conséquemment la surface de son territoire, à près de 4500 milles carré, et le maximum des habitans quil pourrait nourrir à un million et demi ; il y en a cependant pas 300,000, y compris les îles, qui sont, pour le moins, au nombre de cinquante. La Dalmatie occupe, comme on sait, un rang distingué dans lhistoire, et renferme des restes dantiquité assez remarquables, parmi lesquels on doit citer particulièrement les voies romaines, le palais et les temples de Dioclétien, à Spalatro. Elle est arrosée par neuf rivières ; baignée en outre dans toute sa longueur par la mer Adriatique, peu éloignée de la Turquie, et des côtes de lItalie qui lui sont opposées, fournies de ports sûrs et nombreux ; cette province pourrait faire un commerce intérieur et extérieur, de la manière la plus avantageuse. Les canaux de Zara et de Sebenico, la riviera de castelli entre Trau et Spalatro, les environs mêmes de ces deux villes, et le canal de Cattaro, sont regardés comme les plus beaux sites de cette province. Les objets de première nécessité, tels que le froment, le seigle, le maïs et les pommes de terre, croissant par-tout avec facilité, et, dans quelques endroits de la Dalmatie, on trouve de figuier, lolivier, le mirte, laloes, le pistachia lentiscus, le frêne de Calabre et même quelque plante de dattier et doranger. Le sol, en un mot, naturellement fertile, ne demande que de la culture, mais il la demande envain: car il ny a pas assez de monde, et ce monde-là semble avoir lagriculture en horreur” (p. 50).